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Tracteur de la Confédération Paysanne, syndicat d’agriculteur·ice·s qui luttent contre une agriculture libérale et industrielle et pour une production écologique, diversifiée et indépendante.
Le 21 Octobre 2023, à l’appel de nombreuses organisations écologistes dont les Soulèvements de la Terre, Extinction Rebellion, la Confédération Paysanne et l’Union Syndicale Solidaires, a lieu une manifestation historique contre le projet d’autoroute A69. À quelques kilomètres de Castres, de multiples cortèges aux différents thèmes se forment au sein du camp de base, situé à quelques centaines de mètres du futur tracé routier.
J’ai suivi le plus radical d’entre eux.
Le 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, manifestant de 21 ans, est tué par une grenade de la gendarmerie lors d’une manifestation écologiste contre la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn.




Deux éclaireurs en avant du cortège radical observent les camions de gendarmerie situés plus loin sur la nationale.





Tandis qu’un autre cortège était chargé d’occuper la gendarmerie en barricadant la nationale N126 – qui suit le futur tracé de l’A69, le cortège rouge contourne le dispositif de sécurité. Le seul hélicoptère mobilisé pour l’occasion peine à suivre les mouvements des multiples cortèges et le black bloc réussit à sortir du camp, au grès d’une marche rapide guidée par des chants déterminés.



Après quelques minutes, alors que nous trottons entre les maisons entourant la N126, la forme d’une cimenterie se dessine à travers les arbres. Je la montre au seul autre journaliste qui était devant la banderole avec moi. Son regard est pris d’inquiétude : nous comprenons enfin où nous allons.

Arrivé à quelque 150 mètres de l’usine, le cortège se met à courir. Les militant.e.s se faufilent entre les arbres et franchissent péniblement un fossé qui les mènent droit dans l’usine. Sur les camions, le logo du bétonnier Carayon, du nom de la famille de Bernard Carayon, militant néo-nazi, député pour l’UMP puis conseiller régional, et également à l’origine du projet de l’autoroute A69.




En quelques minutes, les murs sont tagués, les bâtiments et les camions incendiés et les parpaings de l’usine utilisés pour construire un mur qui constituera un barrage symbolique sur la route adjacente.






Les militant.e.s s’empilent à la sortie de l’usine. Le feu vert est lancé et le cortège se remet à courir en direction de l’autre groupe, toujours en affrontement avec la gendarmerie.


Quelques cris de joie sont échangés, et, après le saccage rapide d’un entrepôt qui se tenait au coin de la rue, les deux cortèges retournent au camp via un chemin de randonnée sous les arbres, certain.e.s s’arrêtant aux divers points d’observation ornithologiques.

Ouverture de la Crém’ZAD
Pendant la manifestation, un cortège plus petit était chargé de convertir un hameau situé rue de la Crémade (dont les maisons étaient expropriés en vu de la construction de l’autoroute) en une Zone À Défendre : la Crém’ZAD. Au programme : pose d’une charpente qui servira à la contruction d’un campement, visite du lieu et une réunion pour débriefer les évènements de la journée et décider de la suite du mouvement.




















Le lendemain matin, la ZAD a été évacuée par la police à coup de grenades et de gaz lacrymogènes, démarrant plusieurs incendies et attaquant le camp adjacent où se trouvaient en toute légalité des familles, une cantine et une infirmerie.
La bataille de Puylaurens
Le 8 Juin 2024, une nouvelle journée de mobilisation nationale contre l’A69 a lieu proche du village de Puylaurens.

À nouveau constituée de multiples cortèges, la manifestation démarre en début d’après-midi. À proximité du camp : la base de vie du chantier de l’A69 et Terre d’Avoine, vieille bâtisse rachetée par le groupe Pierre Fabre (financeur du projet A69) où s’organisent des séjours entre investisseurs et scientifiques. Les deux cortèges s’élancent, survolés par 2 hélicoptères de la gendarmerie, en tentant d’éviter les barrages de police qui encerclent le camp.











Le premier cortège tente de franchir les routes entourant le camp, tombant à chaque fois sur un barrage policier. À quelques kilomètres de là, le deuxième cortège, rencontrant trop de résistance policière devant le centre de Pierre Fabre, change d’objectif et entre dans un long affrontement avec la gendarmerie.





Faute de pouvoir percer le barrage, les militant.e.s battent en retraite, les blessé.e.s se multipliant. Il faudra plus d’une heure et demi pour que les équipes médicales puissent ramener les brancards, qui étaient directement visés par des lancers de grandes.








